Des remarques misogynes et sexistes ainsi que de l’humiliation

Clémentine Sarlat 2016-11-12

Clémentine Sarlat, ancienne journaliste pour France télévisions, s’est récemment confiée à l’Equipe concernant les situations sexistes auxquelles elle a été confrontée. Spécialisée dans le rugby, la jeune journaliste de 32 ans explique avoir été marginalisée à son retour de congé maternité. « Pour la préparation de l’émission, personne ne me parlait. Ils m’avaient mise dans un bureau à part, loin des rédacteurs en chefs », et « j’avais l’impression d’un coup de poignard dans le dos ».

Quand elle a demandé une promotion tout comme son homologue masculin de l’époque, on lui aurait répondu : « Rends-toi d’abord indispensable ! ».  Outre des inégalités de sexe, elle aurait subi également des remarques sexistes. « Avec les vieux, dès que je mettais une jupe, j’avais forcément le droit à une réflexion », explique Clémentine Sarlat à  l’Équipe.

Suite à ses révélations, d’autres journalistes ont apporté leur soutien et deux femmes expriment avoir subi du harcèlement moral également. Tiffany Hene, journaliste de 29 ans, travaille au sein des rédactions de RMC Sport, BFM et SFR Sport a témoigné sur Twitter des agressions de son ancien rédacteur en chef d’une autre rédaction. « Il m’a enfermé dans une salle avec un collègue pour que j’avoue que j’aimais les filles et que je devais le faire pendant qu’il me filmait avec son téléphone. (…)  hyper gênée j’ai fini par dire « Oui j’aime bien les filles j’ai plein d’amies. » Il m’a dit : « Parfait j’ai ce qu’il me faut, je couperai la fin » », a-t-elle écrit.

Andrea Decaudin, chroniqueuse à Télé Matin, a parlé à son tour : «Alors que je m’apprêtais à prendre l’antenne, [il] (ndlr. Le rédacteur en chef) m’a dit droit dans les yeux :« je devrais être à ta place, c’est moi qui devrais faire de l’antenne, pas toi. (…) Je ne compte plus les fois où en conférence de rédaction, alors que c’est moi qui présentais la tranche, il procédait à de la rétention d’infos, histoire que je me foire à l’antenne». 

 

Faire ses preuves lorsque l’on est une femme journaliste sportive…

D’après les propos recueillis de Carine Galli durant une interview pour EDJ News, les femmes journalistes seraient plus sujettes aux moqueries et aux acharnements en cas d’erreur.

« Il n’y a pas beaucoup de femmes qui décryptent le foot, qui vont sur le terrain, qui analysent les matchs, qui parlent avec les acteurs du foot. Au milieu d’un nuage d’hommes, on va vous remarquer. Après, dès que vous allez faire une erreur ce ne sera pas une simple bourde… On vous traitera de dinde, on dira que vous n’y connaissez rien, que vous êtes là grâce à votre physique et que vous devez retourner dans votre cuisine. Alors que si cela concerne un homme, les gens vont simplement dire qu’il a fait une erreur, que cela arrive et puis voilà. Pour nous, un raté est toujours quasiment suivi d’un commentaire sexiste qui n’a rien à voir avec la faute que l’on vient de commettre. »

Vous pouvez également aimer :