Championne du Monde en 2019 et 2015, l’équipe féminine américaine de football est plus reconnue que les confrères de l’équipe masculine. Et pourtant, ces footballeuses avaient reçu des primes bien inférieures s’élevant à un total de 30 millions de dollars contre 400 millions pour les équipes masculines.
Un procès, à l’initiatives des joueuses, est en cours contre la fédération américaine de football pour réclamer l’égalité salariale entre les joueurs quelque soit le sexe. Le 5 mai dernier, le juge de la Cour de district des États-Unis pour la Californie centrale, a rejeté l’argument de discrimination salariale des plaignantes. Elles réclamaient 66 millions de dollars en vertu des lois sur l’égalité de rémunération et sur les droits civils.
« L’historique des négociations entre les parties démontre que l’équipe féminine a rejeté une proposition pour être payée sur la même base salariale que l’équipe masculine. Et qu’elle a renoncé à des primes plus élevées en guise d’avantages, parmi lesquels rémunération de base plus élevée et la garantie d’un plus grand nombre de joueuses sous contrat ». Le juge conclut par « les plaignantes ne peuvent désormais pas considérer rétroactivement que leur convention collective soit pire que celle de l’équipe masculine, en se référant à des conditions de rémunération qu’elles ont elles-mêmes rejetées ».
Face à cette décision, l’équipe féminine n’abandonne pas leur combat. « Nous sommes choquées et déçues de la décision d’aujourd’hui, mais nous n’abandonnerons pas notre travail acharné pour un salaire égal » déclare Pugnac, l’une des joueuses.
Cette action en justice, lancée dès mars 2019, bouscula le fonctionnement de la fédération. En effet, l’ex-président, Carlos Cordeiro, avait soutenu que les différences salariales se justifiaient par une exigence plus élevée de force, vitesse et de compétence de l’équipe masculine. Cet argument sexiste avait entraîné sa démission. La nouvelle dirigeante Cindy Parlow Cone apaisa les tensions en supprimant cet argument.
Cette lutte pour l’égalité salariale se poursuit et le procès devrait avoir lieu le 16 juin prochain.