Photo prise lors du championnat du monde d’athlétisme de 2013 à Moscou. Ces deux athlètes russes, Kseniya Ryzhova et Tatyana Firov, championnes du relais 4*400 mètres, s’embrassent en signe de lutte conte la répression envers les personnes LGBT.
De plus en plus d’athlètes féminines affichent leur homosexualité pour changer les mentalités
L’icône sportive par excellence de la communauté des LGBT est l’américaine Megan Rapinoe. Meilleure joueuse de la coupe du monde de football en 2019, élue Ballon d’or, co-capitaine de son équipe et plébiscitée pour la couverture du jeu vidéo FIFA 20, Megan Rapinoe est la sportive de l’année 2019. Outre sa renommé sportive, à 34 ans, elle incarne le « visage de l’Amérique anti-trump » en endossant de rôle de défenseur des personnes LGBT.
En France, plusieurs sportives connues ont déjà fait leur coming-out. Les handballeuses Amandine Leynaud et Alexandra Lacrabère, comptent parmi les plus beaux palmarès du sport tricolore avec notamment un titre de championnes du monde (2017) et un titre de championnes d’Europe (2018) ; la nageuse Mélanie Henique, récemment sacrée au niveau continental sur 50 m papillon ; la basketteuse Élodie Godin, vice-championne olympique et championne d’Europe avec les « Braqueuses » en 2009… Avant elles, l’ex-star du tennis féminin français Amélie Mauresmo, et l’ancienne footballeuse internationale Marinette Pichon, avaient déjà publiquement assumé leurs relations amoureuses avec des femmes.
À l’inverse chez les hommes, peu encore ont assumé leur homosexualité. Nous nous rappelons de Olivier Rougier, star du football dans les années 80. Il avait d’ailleurs fait évoluer les mentalités de nombreuses personnes sur ce sujet. Pourquoi sont-ils peu nombreux comparé aux femmes ? Les discriminations homophobes seraient-elles qu’en direction des hommes ?
Megan Rapinoe sur les marches de l’hôtel de ville de New York, mercredi 10 juillet 2019. JOHANNES EISELE / AFP
« L’homosexualité est encore taboue dans le sport féminin »
La loi du silence et de l’indifférence
Cécile Chartrain, co-fondatrice et co-présidente de l’association Les Dégommeuses, s’est récemment confiée à Women Sports pour témoigner de la réalité de l’homosexualité dans le sport. Les Dégommeuses, association de football créée en 2012, est unique en son genre car elle est réservée à la pratique féminine des Lesbiennes et transgenre. L’objectif est de « créer des espaces de pratique plus accueillants et inclusifs et de mettre en place des actions afin de faire évoluer les représentations liées à la place des femmes et des minorités sexuelles et de genre dans le milieu du football ».
« Il ne faut pas croire que c’est plus facile d’être une sportive lesbienne qu’un sportif gay », affirme Cécile Chartrain. Elle poursuit en expliquant que « l’homophobie touche aussi le sport féminin, elle emprunte seulement des formes plus symboliques ; les manifestations d’homophobie chez les filles sont plutôt l’injonction au silence et l’invisibilisation. La violence est peut-être moins souvent physique et verbale que chez les garçons, mais elle n’en demeure pas moins réelle. » Selon elle, l’absence de joueuses françaises lesbiennes dans l’Equipe de France le prouve. « D’une manière générale, je pense que l’homosexualité est tolérée dans le sport féminin temps qu’elle ne s’ébruite pas trop », poursuit-elle.
Références :