Le traitement de la mixité sexuelle dans les services « jeunesse et sports » municipaux. Étude auprès de six communes d’IDF comprenant des quartiers prioritaires
Il y a déjà 10 ans, les sociologues de la jeunesse établissaient le constat que les filles disparaissaient progressivement du secteur public de loisirs à partir de 12 ans. Que ce soit dans les clubs ou dans les structures d’animation généralistes, le constat est le même : il existe une asymétrie de la prise en charge des garçons et des filles par les politiques publiques dans les quartiers prioritaires : la plus grande partie de l’offre publique de loisirs s’adresse aux garçons. Cette communication s’appuie sur les résultats d’un travail doctoral soutenu en 2018 : de nombreux espaces jeunes municipaux voient toujours les filles déserter les créneaux attribués aux 15-25 ans.
Les témoignages recueillis dans différentes villes indiquent clairement que ces espaces ne sont pas favorables à la mixité sexuelle entre les jeunes : alors qu’au sein des structures accueillant les enfants (souvent en dessous de 10 ans), cette mixité semble de mise, le nombre de filles diminue chez les tranches d’âge correspondant aux « préados » (souvent en dessous de 15 ans) et devient parfois nulle sur la tranche d’âge des jeunes (adolescents et jeunes adultes). Il s’agira de voir qu’en général, lorsqu’il y a une absence de filles dans les structures « jeunesse », cela ne provient pas seulement du problème de réputation ou de l’absence de demande, mais également d’un déficit de l’offre.
Des pistes de réflexion sur ce sujet seront discutées.